Je suis né en 1968, et je serai
vivant aussi longtemps que je chercherai.
Rien ne me séduit tant que repenser
l’espace et résister à l’exiguïté ambiante.
Les 30 années
qui viennent de se passer ont été une longue marche vers ma liberté
de peindre. En voici quelques fragments.
Mes premières réalisations
artistiques se font à Paris, en 1986.
J’ai 18 ans et je découvre le
graffiti avec Psychoze et Zone.
Terrains vagues, palissades,
catacombes, tunnels du métro... la ville m’offre des espaces
d’expression presque infinis.
Elle est un terrain de jeu où les
gestes amples et rapides dessinent des chemins rebelles et
conquièrent une liberté fiévreuse.
La seule chose qui puisse alors
m’arrêter : le manque de peinture.
Un an après, on m’invite à
exposer à Pallis’Art avec « 50 nouveaux
jeunes peintres ». J’intègre un lieu associatif, pilote
pour la création : l’Usine éphémère qui deviendra
l’Hôpital éphémère. Ce projet accompagne l’émergence de
nouveaux artistes hétéroclites. L’énergie de la friche est
irrésistible.
Pendant trois ans, j’y montre des
formats divers, à la fois collectifs et personnels.
Je découvre la calligraphie
japonaise et lui imprime mon tempo urbain, une forme d’urgence.
1990, changement de décor,
extension de l’espace. J’entre au Club Med en tant que décorateur
de théâtre. Les murs parisiens font place aux toiles
monumentales des scènes d’Israël, de Côte d’Ivoire, de
Martinique ou des Bahamas.
Pendant cinq ans, je conçois et
construis des décors. J’organise les déplacements et deviens
scénographe.
Mon questionnement sur l’espace
prend un virage.
Les années 90 tirent à leur fin.Rentré à Paris, je suis maintenant chef décorateur :
divers tournages publicitaires, TV (Le Vrai journal sur
Canal +) et la mode (Yves Saint Laurent, Dior, etc).
En 2002, Je signe la mise en scène
des créations d’Erwan et Ronan Bourroullec pour Issey Miyaké à
la Galerie Yvon Lambert, chez Vitra en Suisse et au musée d’Art
moderne du Luxembourg.
2003 voit la naissance de Vitriol
Factory : une agence de communication créée avec Jean-Marc
Dimanche spécialisée dans le luxe (mode, cosmétiques…)
et les lancements de produits à l’international.
Dès 2004, j’imagine et élabore
une installation qui va m’occuper jusqu’en 2007. BaptiséePERCEPT, elle se décline sous cinq formes et
rencontre son public.
A partir d’un module élémentaire,
j’agence des formes complexes. Des colonnes lumineuses qui donnent
l’illusion d’ouvrir des échappées dans un lieu clos. Percept
1 est présenté à Artazart, Percept 2 à l’espace
Renault rue de Grenelle, Percept 3 à la galerie Demarch de
Milan. Percept 4 est exposée dans le Marais dans le cadre de
la NUIT BLANCHE. En 2007, Percept 5 occupera 500 m2 à la
Belle de Mai de Marseille.
En parallèle, les commandes des
chaines de TV se multiplient. Il me faut créer une entité
spécifique. Ce sera Saosign Studios.
Depuis 2005, ce sont plus d’une
centaine de plateaux conçus et fabriqués pour TF1, FR2, FR3,
FR4, FR5, M6, Arte, BFM, LCP, TV5 Monde, France24, Public Sénat, groupe NRJ, Figaro TV, Canal + International, Medi TV... Les décors et lieux
doivent incarner l’identité de la chaîne : je deviens
Directeur Artistique.
A partir de 2015, je m’emploie à
libérer du temps. La nécessité artistique
s’impose. Plus que jamais, je noircis des carnets dédiés aux
esquisses et aux gammes. A la peinture, je consacre au moins deux
heures quotidiennes.
Le temps continue pourtant de me faire
défaut.
En 2017, je conçois
notre maison au cœur de la forêt de Clairefontaine.
En 2019, j’y ouvre un atelier,
à l’abri du chaos urbain, pour m’adonner pleinement à l’art.
Entre l’espace du dedans et celui du
dehors, les énergies circulent, vibrantes.
Voici enfin venir le temps
de la Peinture.